Voie littorale, voie des Anglais ou voie de Soulac

[ Tracé de 160km qui tutoie, dans le Nord Médoc jusqu'à Montalivet, l'itinéraire cycliste balisé VELODYSSEE, reliant Roscoff à Hendaye et futur Eurovéloroute n°1. ]

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Longeant en forêt la dune littorale puis le cordon des étangs médocains et le canal des Etangs jusqu'à Lège, l'itinéraire jacquaire retrouve au port d'Arès, le sentier du Littoral, celui du Bassin d'Arcachon, depuis la réserve naturelle des Prés Salés d'Arès jusqu'aux Espaces Naturels Sensibles de Certes et Graveyron, paysages protégés incomparables et changeants selon les marées, interdits aux cyclistes mais paradis des oiseaux migrateurs, qui alternent avec l'animation des ports ostréicoles et celle des activités humaines liées aux stations balnéaires.

La Voie de Soulac qui emprunte le Tour du Bassin d'Arcachon entre Arès et Le Teich est ponctuée de références à l'histoire jacquaire.

Les amateurs d'authenticité et de grands espaces privilégieront le parcours HORS juillet-août, vu la fréquentation touristique de la côte Atlantique en été et les tarifs haute-saison des hébergements. S'ajoutent en périodes de grandes chaleurs, les risques d'incendie qui peuvent leur interdire l'accès de la forêt.

 

Précaution indispensable si vous n'êtes pas muni d'une tente : s'informer des possibilités d'hébergement auprès des offices de tourisme de la voie du littoral.

Ils connaissent les dates d'ouverture des hébergements saisonniers et sont sensibilisés à la valeur patrimoniale du Chemin de Saint Jacques ; les hébergements répertoriés sont des établissements ouverts toute l'année.

 

les origines

Le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle a été de tout temps considéré, avec ceux de Rome et de Jérusalem, comme l'une des grandes pérégrinations de la Chrétienté.

La dévotion aux reliques de saint Jacques (apôtre du Christ, fils de Zébédée et de Salomé, décapité en 43 par Hérode Agrippa à Jérusalem) débuta au moment de la découverte du tombeau de l'apôtre au IXème siècle, en Galice.

La nouvelle de la découverte du sépulcre de Jacques, à Compostelle, attira d'abord les pèlerins du nord de la péninsule et du midi de la France puis le pèlerinage réveilla la foi de l'Europe toute entière, en poussant vers l'Espagne des multitudes de fidèles.

Le premier pèlerin étranger connu est Godescalc, évêque du Puy, qui visita en 950 le tombeau de l'apôtre.

Peu après l'an mille, Wallons, Allemands, Italiens, Anglais... entreprirent à leur tour le voyage de Compostelle ; au XIIème siècle, le pèlerinage de Compostelle connaît son apogée : la foule des fidèles est estimée certaines années à cinq cent mille.


Ce pèlerinage européen empruntait, depuis le Xème siècle, quatre voies essentielles, inventoriées par le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle écrit au début du XIIème siècle par le Poitevin Aymeri Picaud :

  • la via Turonensis de Paris à Ostabat au pied des Pyrénées,
  • la via Lemovicensis de Vézelay à Ostabat,
  • la via Podiensis du Puy-en-Velay à Ostabat
  • et la via Tolosana d'Arles à Puente la Reina.

 

la Gironde et les voies jacquaires
Deux des voies essentielles traversaient le Bordelais, du nord au sud : la voie de Paris et la voie de Vézelay.

D'autres voies dites secondaires ou chemins de liaison les complétaient :

  • l'Entre-deux-Mers était sillonné de voies convergeant vers l'abbaye de la Sauve-Majeure, haut-lieu de rassemblement et de départ vers la Terre Sainte et Compostelle ;
  • la voie jacquaire du littoral dont le point de départ se situe au Verdon et dont le tracé actuel suit le plus possible le cheminement historique (pour diverses raisons, liées à la géologie et à la pédologie des terrains traversés, et en fonction des hébergements, le tracé initial a été déporté à l'ouest des lacs).

 

la voie littorale, de Soulac à Bayonne, longeait l'arrière front des dunes et des étangs landais de Soulac à Mimizan et conduisait vers les Pyrénées et l'Espagne

Cet itinéraire secondaire, non mentionné dans le Guide du Pèlerin, était emprunté par ceux qui, du Nord de l'Europe gagnaient l'estuaire de la gironde par bateaux pour rejoindre l'Espagne ; d'où son nom de "voie des Anglais".

Les pèlerins de Terre Sainte et de Compostelle y débarquaient de nefs venues de Saintonge, d'Angleterre, de Hollande, de Bretagne, de Normandie, pour visiter le tombeau de sainte Véronique. Ils se dirigeaient ensuite vers Lilhan où se trouvait une église puis ils passaient à Grayan et pouvaient faire halet à Vensac, siège d'un hôpital de Templiers, le Temple de Planquetorte. Cette portion de route encore appelée au XIVème siècle chemin de la Reyne(en souvenir du passage d'Aliénor d'Aquitaine dans ces lieux au XIIème siècle) était l'extrémité occidentale de la Levade, voie romaine qui menait directement vers Bordeaux.

La voie littorale se détachait de la voie romaine à hauteur de l'Hôpital pour obliquer vers Mayan, Vendays, la Brasquette, l'Espérance, Cartignac et Hourtin, au Pey de Camin, avant de longer la chapelle jacquaire de Sainte-Hélène de l'Estang, le prieuré de Carcans et Lacanau, ainsi que l'indiquent les cartes de Cassini, de Belleyme et de Claude Masse.

Le départ de ce Chemin se situait à Soulac, dont l'église abbatiale Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres, édifice roman des XIème et XIlème siècles, avait presque entièrement disparu sous le sable de la dune avant d'être sauvé à la fin du XIXème siècle ; les ruines qui l'entourent pourraient être celles d'un hôpital destiné aux pélerins.

Un riche patrimoine spécifique permet de suivre la trace du passage des « Jacquets », depuis la pointe de Grave, par les prieurés de Saint-Nicolas et de Soulac, par l'Hospitalet de La Grayanès (Grayan) et par les prieurés de Comprian et de Mimizan, entre lesquels les Hospitaliers firent l'acquisition au XIIIème siècle de vastes domaines et terrains de parcours du pays de Médoc, pays de Buch et pays de Sore.

L'église du bourg de Carcans possède une jolie statue de Saint-Jacques pèlerin, en bois polychrome du XVIIème siècle.

A Lacanau, désormais temple du surf, l'église du bourg remplace celle qui se situait au village de Talaris, déplacée par le fait de la montée des eaux. Elle abrite également une statue de Saint-Jacques.

A Lège-Cap Ferret commence le tour du Bassin d'Arcachon par la Réserve Naturelle des Prés Salés d'Arès pour rejoindre Andernos, par la Réserve Naturelle de Saint-Brice-Les Quinconces, l'église romane Saint-Eloi, en bordure du Bassin, construite sur les fondations d'une villa gallo-romaine était une possession du chapitre Saint-Seurin de Bordeaux rattachée au prieuré Saint-Jacques du Barp.

Les plages et ports de Taussat-Cassy-Lanton amènent au Domaine de Certes et Graveyron, espaces naturels sensibles, paradis des oiseaux migrateurs, avant de rejoindre Audenge. Près du Port des Tuiles, se situait l'important prieuré de Comprian, aujourd'hui en ruines, qui fut fondé en 1085 pour servir d'hôpital pour les pèlerins et les marins. Quelques éléments sculptés romans et gothiques provenant de Comprian sont conservés au musée d'Arcachon.

A Lanton débouchait une autre route venant de Lacanau, par les commanderies de Saumos et du Temple ; elle suit aujourd'hui la route départementale allant jusqu'à Mios et Salles.

Après avoir longé le prieuré de Comprian près de Biganos, le chemin croisait à Lamothe (Boit) l'ancienne levée romaine de Bordeaux à Sanguinet (Losa) mentionnée dans l'Itinéraire d'Antonin, écrit en l'an 217 après J.-C.

La voie des jacquets se séparait du Camin Arriou menant à Biscarosse et gagnait Mios puis Salles (Salomagus) et franchissait la Leyre au pas de Charles, passage présumé de l'empereur carolingien, selon la tradition locale.

Le delta de la Leyre, rivière des Landes qui se jette dans le Bassin d'Arcachon, est agréménté d'un point relais nature qui propose des visites guidées de cet espace exceptionnel à la végétation et à la faune rares.

Du relais nature du Pont de Lamothe, le chemin mène à la fontaine Saint-Jean. Celle-ci se trouve sur l'ancienne voie romaine appelée « chemin de port de By à la station de Lugo », fréquentée par les pèlerins. Beaucoup de voyageurs se sont reposés et désaltérés à cette fontaine. On a trouvé au fond de cette dernière une pierre creusée en forme de coquille pour bénitier. L'église Saint-André-du-Teich, bâtie en style néo-médiéval en 1923-1924, abrite une statue de Saint-Jacques pèlerin en bois polychrome du XVlle siècle.

Au Sud du Bassin d'Arcachon, la voie littorale se poursuit vers Sanguinet dans le département des Landes, en traversant la coulée verte de Cantaranne sur la Commune du Teich puis en longeant la base aérienne de Cazaux.

La voie des Jacquets se séparait là du littoral pour rejoindre par Mios et Salles la commune de Belin-Beliet.

Une fois réparées les fatigues et les dévotions accomplies à l'église de Vieux-Lugo, les marcheurs se dirigeaient vers le prieuré de Saint-Pierre-de-Mons, point de jonction avec la Voie de Tours.

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